Flore
Fockedey
Désignez une production architecturale récente qui vous semble intéressante et expliquez pourquoi ?
L'artiste Valérie Mannaerts a réalisé, avec l'aide d'une équipe d'assistants, une série de 3 rideaux en coton brodés à la main avec du fil de laine. Dans l’optique de faire dialoguer art et architecture, le bureau d'architectes Robbrecht & Daem a demandé à l'artiste d'intervenir sur l'organisation spatiale du café/restaurant. Les 3 pans textiles sont mobiles et permettent d'intimiser la pièce du fond, cacher des regards certains espaces et ainsi évoquer le paradoxe du rideau qui révèle plus qu’il ne dissimule. De ces rideaux se dégagent un plaisir tactile, venant contraster avec un intérieur polissé et miroitant. Chaque face de rideau est orné de tracés et motifs organiques ou géométriques, figuratifs ou abstraits. En suivant du regard les lignes brodées, on remarque que certaines trajectoires dévient légèrement d'un tracé au crayon, toujours présent sur la toile. Au revers d'un coin, une grande étiquette également brodée révèle les noms de l'équipe qui a fabriqué cette oeuvre.
Comment percevez vous le contexte architectural à Bruxelles aujourd’hui ?
Des architectes/urbanistes/acteurs qui tentent, et réussissent parfois, à faire transparaitre enthousiasme et créativité dans leurs projets et actes, malgré un contexte contraignant. La pratique de l’architecture à Bruxelles semble faite de compromis.
Présentez vous en quelques lignes.
Architecte de formation, je développe un réel intérêt pour le textile et son intégration au sein de l’espace architectural. Après avoir orienté mon année diplômante autour de la thématique du rideau, j’intègre en septembre 2017 le studio de design textile bruxellois chevalier masson, celui-ci étant régulièrement sollicité pour collaborer avec des architectes. Cette année, je mène une recherche dans le cadre de la résidence d'artistes du TAMAT, centre de la tapisserie et de l’art textile de Wallonie-Bruxelles.