Waldo
De Keersmaecker
Désignez une production architecturale récente qui vous semble intéressante et expliquez pourquoi?
Le bâtiment du Tri postal est l’un des nombreux projets d’occupation temporaire à Bruxelles. Il s’insère dans une dynamique de collaboration privé-public et d’initiatives bottom-up sous l’impulsion d’initiatives citoyennes. Vide depuis 1998, le bâtiment se situe dans la Gare du Midi du côté de l’avenue Fonsny. Le collectif Comuna, sélectionné à l’occasion d’un concours d’idées pour la gestion du bâtiment a été chargé de monter le dossier de subsides, définir un programme spatial d’usages, rassembler les acteurs artistiques et culturels adéquats autour du projet et coordonner les travaux de mise aux normes. La phase de transformations maintenant terminée, l’espace du rez-de-chaussée est dorénavant un lieu d’expérimentation sociale et culturelle ouvert sur le quartier. Un projet d’occupation temporaire tel que celui du Tri postal est un exercice architectural compliqué mais extrêmement stimulant, sortant l'architecture de sa torpeur et la mettant au travail avec le sourire.
Comment percevez-vous le contexte architectural à Bruxelles aujourd’hui?
À Bruxelles la totalité des superficies des lieux abandonnés ou inoccupés équivaudrait à 6,78 millions de mètres carrés, soit l’équivalent de la commune d’Ixelles. Une 20ème commune endormie, son espace inaccessible aux Bruxellois. Progressivement, grâce à la mobilisation de plusieurs associations, les pouvoirs publics de la région de Bruxelles Capitale ont saisi le potentiel de ces espaces. L'occupation temporaire naît d’une étroite collaboration entre une initiative citoyenne désireuse d’accéder à des espaces et des pouvoirs publics qui cadrent le projet. L’intérêt de ces projets dépasse la dimension architecturale, en valorisant le côté participatif et humain afin de construire une réflexion collective autour de la programmation, des utilisateurs et de l’espace. Offrant une alternative aux grandes institutions socio-culturelles, ces projets sont de véritables catalyseurs de revitalisation pour certains quartiers, des oasis de liberté et de rencontre.
Présentez-vous en quelques lignes.
Jeune architecte Bruxellois, j'ai vite réalisé qu'une carrière au sein d'un bureau d'architectes ne me suffirait pas. Excité par la pratique de terrain et l'expérimentation, je me suis impliqué très tôt dans des projets mêlant architecture, art, design, etc. Mû par cette énergie particulière, nous avons fondé Never Sceno, collectif de scénographie et d'événementiel porté par un souci d'esthétisme, de partage et d'originalité.