Nicolas
Willemet
Désignez une production architecturale récente qui vous semble intéressante et expliquez pourquoi?
La place Morichar est une rénovation d’espace public réalisée en 2011 à Saint-Gilles. Il s’agit d’un parc urbain qui s’inscrit dans la topographie naturelle du site en la magnifiant par l’installation de trois grandes terrasses: une terrasse sportive (basket, pétanque), une pelouse « solarium » et un sol libre. À travers un dessin du sol - certes classique - qui reprend les formes de l’aménagement des années 50, l’intervention permet surtout la création de surfaces «capables», multi-fonctions, accueillant tout autant de grands évènements que les usages du quotidien. Son dessin rend également visible l’écoulement des eaux de pluie, infiltrées complètement in situ. Ses contours introvertis, en retrait de la rue, en font un îlot intense d’activités rassemblant des gens d’horizons différents au milieu du tissu mitoyen bruxellois. Enfin, elle vient se raccorder à la rue par un gradin en prolongation du trottoir, point haut de cette mise en scène du jeu de la ville.
Comment percevez-vous le contexte architectural à Bruxelles aujourd’hui?
Le choix d’un projet d’espace public souligne une facette du contexte architectural actuel bruxellois, à savoir l’importance croissante donnée à la rénovation de ses espaces publics. Le changement de paradigme qui s’opère ces dernières années du «tout à la voiture» au retour du piéton et des modes de mobilités douces en ville passe par un «re-dessin» de son sol, de sa capacité à (re)devenir un socle de pratiques diversifiées et inclusives.
Présentez-vous en quelques lignes.
Je suis ingénieur architecte au sein du bureau vvv, fondé en 2013 avec Guillaume Vanneste. Nous réalisons des projets d’architecture, d’urbanisme et d’espaces publics, tout en étant impliqué dans dans l’enseignement et la recherche académique.