Brussels Architecture Today

Le Nid - Community Land Trust Brussels
Rue Verheyden 121 — Anderlecht
2020
Architecture: LOW-A

Loïc
Géronnez

Désignez une production architecturale récente qui vous semble intéressante et expliquez pourquoi?

Le Nid, premier projet du Community Land Trust vient de se terminer. Voilà 12 ans, un groupe d’activistes bruxellois a rencontré les initiatives mises en place par Bernie Sanders et les habitants de Burlington dans les années 80. Afin de se réapproprier leur territoire, ils ont décidé de créer une fondation qui possède des terres précieuses dans leur ville et ne les vend qu’à des ménages disposant de revenus modestes. Par ailleurs, ces ménages ne peuvent jamais vendre ce sol mais ils acquièrent un droit à l’utiliser pour le temps qu’ils souhaitent. Lorsqu’ils décident de changer de logement, ils peuvent revendre l’usage des briques en partageant la plus-value entre eux, la fondation et le ménage qui utilisera le sol après eux. C’est sur ce modèle que le Nid est né. Partant d’une donation du sol, une série d’habitants appuyés par les associations de quartiers et les pouvoirs publics ont créé la Fondation CLT B et ont lancé cette première opération. Tous les habitants disposent d’un revenu inférieur à la médiane bruxelloise. Ils mettent occasionnellement l’intérieur d’îlot à profit du quartier et accueillent une association dans le jardin collectif. Ils ont lancé eux-mêmes le marché public, avec l’appui de l’association CLT-B, versant opérationnel de la fondation. Ils se sont confrontés aux réglementations passifs. Ils ont jonglé avec les régulations en matière de commande architecturale pour combiner appropriation par les ménages et commande par marché de conception. Ils ont été jusqu’à être forcés d’attribuer le marché de travaux au moins disant et se sont retrouvé avec un constructeur défaillant. Fort heureusement, après avoir essuyé absolument tous les plâtres possibles d’une telle aventure, ils parviennent cette année à inaugurer leur logement, en ayant ouvert la voie à quelques 170 autres logements qui sont aujourd’hui réalisés ou en passe de l’être sur tout le territoire de la Région. Ce mouvement de réappropriation du foncier par les habitants, ce renouvellement de la fonction sociale de la propriété, cette créativité dans les marchés publics «citoyens» est un exemple et un précurseur. Il se dit que la grande promotion craint la généralisation de ce modèle au travers des charges d’urbanisme. Espérons que leurs craintes soient fondées.

Comment percevez-vous le contexte architectural à Bruxelles aujourd’hui?

Les choses évoluent du côté de la commande publique. La figure du bMa est essentielle de ce point de vue. Ceci étant, l'herméticité des débats sur les grands projets et le faible rapport de contrainte sur les quelques grands promoteurs continuent de fragiliser la ville. Outre l’intégration d’un savoir local dans la conception, il s’agit bien de faire jouer l’incroyable créativité en germe dans nos facultés d’architecture et d’urbanisme, dans les bureaux d’étude, dans nombres d’associations.
Nous sommes dans une période où les marges de manœuvre des pouvoirs public est extrêmement restreinte quand les défis sociaux, économiques et environnementaux sont colossaux. Dans ce contexte, on ne peut pas se permettre qu’environ 95% de la commande publique finisse chez un seul promoteur. On postule par ailleurs qu’il ne s’engagera pas s’il ne perçoit pas une marge de promotion oscillant entre 10 et 12%. On légitime ces montants par l’aléa intentionnel bruxellois (délai de permis, nimby,…). On se retrouve donc dans une situation absurde où le seul client (le promoteur) fixe le prix au nom d’une incapacité du vendeur à clarifier le contexte dans lequel il vend.
En prenant plus de risque sur les modalités des marchés (au risque de ne pas les attribuer) et en réduisant la taille de ces marchés, il y a fort à parier que la richesse de production architecturale belge trouverait bien mieux à s’exprimer.

Présentez-vous en quelques lignes.

Activiste et consultant en développement territorial. Administrateur de la Fondation Community Land Trust Brussels.

Over

De interviews werden verzameld na een oproep die in september 2019 werd gelanceerd. Meer dan 60 mensen hebben deelgenomen. Een jury werd samengesteld om de antwoorden te evalueren en de beste te selecteren om hier te publiceren in groepen van 10 interviews om de 15 dagen. De jury werd op 2 oktober samengesteld door de volgende mensen: Guy Condé Reis (Urban.brussels), Lisa De Visscher (A+), Pablo Lhoas (ULB-La Cambre), Sophie Gérard (BMA), Audrey Moulu (BMA), Guillaume Sokal (SLRB) et Nicolas Hemeleers (CityTools).

Het project is echter nog niet klaar. Een tweede fase is in volle gang: we nodigen nu iedereen uit om het formulier ook in te vullen. De oproep wordt een continue bijdrage in de komende weken en maanden. Een tweede jury kan worden samengesteld. Het formulier is nog steeds online. Vul het in.

Het project wordt geleid door urban.brussels en gecoördineerd door een multidisciplinair team van curatoren bestaande uit CityTools (stadsplanning), Spec uloos (grafisch vormgeving), Variable (website) en Thomas Ost (fotografie).